La phytothérapie des temps anciens

La phytothérapie des temps anciens :

Les connaissances sur les plantes médicinales se développent au fil des siècles et des cultures. Les plus anciennes écritures viennent de Chine, d’Inde, de la Mésopotamie et de l’Egypte ou plus de 800 préparations à base de plantes et de minéraux ont été recensées.

Hippocrate (460-377avtJC), père de la naturopathie influencera cette thérapeutique avec sa théorie des humeurs mais c’est Théophraste considéré comme le père de la botanique qui rédigera au IV siècle avant. JC « l’Histoire des plantes » où il présente les propriétés de plusieurs centaines de végétaux.

Durant l’Empire Romain, Dioscoride, un médecin grec de l’armée de Néron écrit un ouvrage en répertoriant environ 600 plantes. Cette référence sera reprise et complétée par Galien, médecin à Rome qui développera la fabrication des médicaments à base de végétaux.

La médecine arabe fit connaître à L’Occident certaines plantes orientales, dont de nombreux épices mais aussi les principes de distillation, les macérations alcoolisées et les préparations de sirops à base sucre de canne.

La Perse vers l’an mille influencera la médecine européenne pendant des siècles.

La médecine médiévale se développera en Europe dans les Abbayes avec la création de jardins médicinaux qui fournissaient les hôpitaux des monastères en matières premières.

Hildegarde von Bingen, abbesse d’un couvent de bénédictines écrit au début du XII e siècle plusieurs ouvrages sur l’usage thérapeutique des plantes dont certaines recettes sont encore utilisées en herboristerie.

Les facultés de médecines ouvertes aux laïcs reprendront cette médecine.

Dès lors un clivage marque la médecine populaire par « les simples » de celle universitaire savante.

Le terme de « simple » désigne les plantes employées en générale sous forme de tisane par opposition aux formules compliquées et souvent alambiquées composées des apothicaires à base de plantes exotiques et coûteuses.

Un remède était considéré comme « simple » pour une médecine du peuple…

Au XVe siècle, Paracelse se tournera vers l’alchimie et la « théorie des signatures » qui désignait chaque plante qui de par sa forme indiquait ces propriétés ou l’organe à soigner.

Ainsi le jaune vif du millepertuis évoquait la couleur des brûlures, le saule et la reine des près poussant les pieds dans l’eau permettaient de soigner les maux liés à l’humidité, les noix de par leur forme représentant le cerveau était bonnes étaient censées guérir les maux de tête et les maladies mentales.

La pharmacopée  moderne :

​L’esprit scientifique du siècle des Lumières s’appliquera aussi à la phytothérapie.

Au début du XIX e siècle on parviendra à isoler la morphine de l’Opium (pavot), la quinine de l’écorce du quinquina (malaria, fièvres).

La notion de principe actif et le développement de la chimie organique permit de synthétiser les substances actives des plantes. Ces principes isolés sont plus facilement dosables et peuvent être produits en grandes quantités.

C’est ainsi que l’industrie pharmaceutique prendra le pouvoir et dominera sur les plantes médicinales jugées peu actives et peu fiables.

François Joseph Cazin publiera en 1847 le « traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes » qui sera longtemps utilisé par les phytothérapeutes. 

Henri Leclerc, chef de l’école de Phytothérapie Française durant la première moitié du XXe siècle posera une base scientifique sérieuse des plantes. Il est l’auteur du « Précis de phytothérapie » toujours d’actualité.

Jean Valnet se consacrera à l‘étude et la vulgarisation de la phyto et aromathérapie de 1964 à 1972 avec plusieurs ouvrages toujours d’actualité.

La phytothérapie :

La phytothérapie définit la préparation et l’usage des propriétés médicinales des végétaux en utilisant les plantes sous formes « galéniques » (d’après Galien) afin de soigner ou de prévenir les maladies.

Ces préparations mettent à la disposition de l’organisme les principes actifs d’une plante.

Les plus connues sont les tisanes (infusion, décoction, macération) mais aussi les teintures mères, les poudres utilisées en gélules, les extraits de plantes fraîches standardisées (EPS), les sirops, les suppositoires.

L’action curative de la plante utilisée en phytothérapie est plus lente que le médicament mais sans effets secondaires (selon son bon usage). Il semblerait que les molécules entourant le principe actif au sein même du végétal jouent un rôle pour optimiser les effets sans brusquer l’organisme. Il est souvent difficile de définir le principe actif de façon isolé car seul l’utilisation de la plante entière peut agir sur le sens et les causes de la maladie.

La phytothérapie agit donc au-delà d’une médecine symptomatique.

Retenons une phrase de Paracelse XVI siècle qui disait que « toutes les substances sont des poisons, seule la dose juste permet de distinguer un médicament d’un poison. ».

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